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La douleur de vivre en Haïti!

Commencer un texte avec un titre contracté par le déplaisir est la preuve que l’incertitude ne cesse de se cristalliser dans la conscience de plus d’un et devient à brûle-pourpoint incontournable. Je me demande comme jeune comment se passer du doute qui supplante tout espoir qui pourrait enfin me donner un regain de confiance. Le désir de vivre paisiblement m’incarne mais jusqu’à aujourd’hui je me trouve dans une profonde incertitude et incapable de me décider. Haïti, c’est le pays chanté par bon nombre de ses fils et filles qui ont beau essayer de redorer son blason en passant par 1804, rupture avec le régime des Duvalier, etc. Là encore ce n’est pas suffisant de vendre virtuellement une image positive pourtant en ce moment c’est la pagaille en tout domaine et j’ai affaire à un pays où de jour en jour la situation passe de mal en pire. J’en ai vraiment marre.

Je n’aimerais pas peindre cette triste et criante réalité sociale, économique, politique qui fait de mon pays ce qu’il est aujourd’hui devenu. Parler d’Haïti ailleurs, c’est se faire indigner, c’est accepter de se faire considérer avec répugnance mais une chose est certaine c’est que je meurs haïtien peu importe ce qui adviendra. Je le suis de sang, de chair, d’esprit et je le suis de tout ce que vous voulez car j’ai vu le jour aux Gonaïves, une ville d’Haïti. Je suis arrivé à un carrefour où je me sens troublé et perplexe parce que mon horizon ne parait plus si clair comme c’était le cas autrefois. De toute façon, je dois apprendre et comprendre qu’il s’agit de la gestion que vous (autorités et simples citoyens) faîtes de ce bout de terre. Comme s’il n’appartient qu’à des américains, des français, des allemands, des argentins, sauf à nous qui portons le qualificatif d’haïtiens.

Il est question ces temps-ci et depuis des lustres d’une crise politique constante qui se joignent à tant d’autres situations malheureuses qui influencent les conditions matérielles d’existence de mes compatriotes se joignent et me taraudent. Elle fait de la fête du drapeau un événement qui passe comme du n'importe quoi. Elle me fait voir des frères lâchement assassinés à la rue Oswald Durand non loin de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques le mardi 17 mai dernier. Une crise politique qui handicape le bon fonctionnement de l’Université d’État d’Haïti à laquelle j’appartiens. Des tas d’immondices sporadiquement pullulent devant les facultés et partout à travers les rues. Une crise qui, apparemment, fait de certains politiques la bête noire de ses semblables par des déclarations médiatiques intolérables et inacceptables dans n’importe quel pays à grand P. Une crise qui ne fait que décrier une situation déjà critique, mais à quoi ca sert de persister? Moi, je suis fatigué !

J’ai appris que le développement d’un pays dépend de son niveau de stabilité politique. Et Haïti, quel sera son avenir politique ? Imaginez le nombre de jeunes qui sont inquiets d’un éventuel lendemain, s’il y en aura. Je ne suis pas responsable de ma peine et de mon inquiétude. Je n’ai pas demandé à voir le jour en Haïti mais si cela arrive je crois qu’il y a une vérité que jusqu’à présent je cherche à découvrir. Arrivé à un certain moment, je vous dis, le pays ne sera plus curable et cela va finir à la Lybie. En attendant, je vous dis que la situation corse et je ne sais pas pour combien de temps. Dois-je y rester ou abandonner ? Je réfléchis encore. Souvenez-vous de cette phrase de l’autre pour finir : « si nous n’acceptons pas de vivre comme des frères, nous allons tous mourir comme des imbéciles.» La crise est contre nous !

Djeff Prophil

Sociologue

Tag(s) : #Sociale
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